Fatima Daas : « La littérature doit mettre l’accent sur des choses réelles »

Fatima Daas © Olivier Roller

Deux ans après la parution de son premier roman aux éditions Noir sur Blanc, la romancière Fatima Daas se confie sur son besoin de lire et d’écrire des textes forts et engagés. Une littérature politique à l’image de La Petite Dernière, opuscule poignant sur les identités irréconciliables d’une jeune femme française qui ne renonce ni à sa foi musulmane, ni à son homosexualité, malgré la crainte d’avoir péché et jeté l’opprobre sur les siens. Rencontre.

Comment écrivez-vous ?

Fatima Daas : Je n’ai pas de besoin particulier pour écrire. J’écris vraiment par impulsions, quand je ressens une envie urgente ou des émotions très fortes. Il y a beaucoup de choses dans la vie qui me paraissent difficiles à comprendre, difficiles à dénouer. Je suis souvent très révoltée, très en colère, très triste. Ce sont des émotions tellement fortes, tellement insupportables, qu’il me faut les écrire, les transformer en quelque chose d’autre qui puisse rencontrer un public, lever des tabous, exprimer haut tout ce que je n’ai pas réussi à dire pendant longtemps. Pour autant, je ne crois pas à l’écriture salvatrice ni à l’écriture qui solutionne. Le fait d’écrire n’a rien solutionné me concernant. Elle n’a ni soigné mes blessures, ni pansé mes maux. Dans mon écriture, je ne donne d’ailleurs jamais de solutions. Au contraire, j’essaye d’exposer, de donner à voir une histoire, à comprendre un personnage, à suivre sa quête. L’écriture m’aide à être au plus proche de ce que je ressens, de ce que j’observe. Elle m’aide à décrire mon regard sur le monde, sur les autres, sur moi-même, mais elle ne solutionne, ni ne répare rien.

On peut très fortement aimer sa famille sans leur dévoiler des choses sur nous. Parce que ce serait trop compliqué de leur demander d’accepter des choses qu’ils n’ont pas envie d’accepter maintenant.

Fatima Daas

À quels maux faites-vous référence ?

Fatima Daas : Je fais référence au fait de ne pas trouver sa place dans la vie, peu importe l’endroit où l’on se trouve, le rôle qu’on occupe. Le fait de ne pas se sentir bien à Clichy sous-Bois, à Paris, dans un autre lieu en France ou en Algérie. Le fait de ne pas se sentir bien avec sa famille, ses amours, à l’école. Ce sont des maux que je garde depuis mon enfance. Je pense aussi à l’étouffement permanent lié au fait de garder beaucoup de choses pour soi. Le fait d’avoir été seule sans parler, sans avoir eu de représentations dans les films, et même en dehors. Le fait d’avoir dû affronter les regards de la société, d’être une femme, mais pas totalement pour beaucoup puisque lesbienne, de devoir choisir entre être féminine ou pas, le fait de dissimuler la part de masculinité en moi, de devoir choisir entre son orientation sexuelle et sa religion, entre l’écriture et d’autres études, d’être toujours morcelée, et d’avoir constamment l’impression d’être dans cet état. Le fait de devoir mener une vie cachée, d’avoir peur de perdre l’amour de sa mère, de sa famille au point de frôler la schizophrénie… Je crois que c’est quelque chose avec lequel on grandit tous. Certes avec l’âge, certains ont plus ou moins de recul là-dessus, mais je pense qu’on a tous un peu la peur d’être abandonné, de ne plus être aimé par les siens, de ne plus être l’enfant qu’ils ont désiré, de vouloir tout garder pour soi par peur du rejet. C’est ce que je raconte dans le roman. On peut très fortement aimer sa famille sans leur dévoiler des choses sur nous. Parce que ce serait trop compliqué de leur demander d’accepter des choses qu’ils n’ont pas envie d’accepter maintenant. C’est quelque chose d’assez triste. Même s’il y a eu un livre dans lequel j’aborde ces questions, mes relations avec ma famille n’ont pas changé. Elles sont toujours les mêmes. Certains ont lu le livre, d’autres non. Il y a des membres de ma famille qui se tiennent à distance parce que de toute manière, ce sont des choses dont on ne parle pas dans la vie.

Comment êtes-vous venue à l’écriture ?

Fatima Daas : Je ne me suis jamais surprise à dire que j’allais écrire un livre. C’est l’écriture qui m’a trouvé. J’aime beaucoup la musique, mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en faire, ni même eu un penchant pour écrire des chansons. Ma vocation a toujours été d’écrire des textes, des histoires. J’ai aussi fait du théâtre et je trouve que le deuxième travail d’un écrivain, c’est d’être sur scène, de répondre à des questions, de discuter de son travail.

Il y a une identification qui m’intéresse dans l’écriture, me fait vibrer. Quand je lis moi-même, j’aime me dire : « je vois très bien ce que la personne veut me dire ».

Fatima Daas

La petite dernière, votre premier ouvrage a été écrit dans le cadre d’un master de création littéraire. Comment s’est passé le processus de création ?

Fatima Daas : Ce master était assez enrichissant comme expérience. On avait des cours dédiées à la lecture des textes de nos camarades qui lisaient aussi nos écrits avant qu’on ne se fasse mutuellement des retours. On choisissait également un prof référent qui nous faisait des retours détaillés sur nos écrits à chaque rencontre. J’ai mis du temps à écrire ce que je voulais. Au moment où j’ai postulé pour le master, mon projet était d’écrire un livre sur la peinture surréaliste. Ensuite, j’ai voulu écrire un roman épistolaire avant d’y renoncer. C’est durant un atelier d’écriture sur les contre-fictions liées à l’islam que j’ai écrit les premières pages de La Petite dernière. J’avais un thème très intéressant qui me permettait d’aborder mon rapport à la foi, à la religion et à l’homosexualité. J’ai fait lire les premières ébauches du texte à quelques amis qui l’ont trouvé très fort, très beau et m’ont encouragé à continuer. J’avais moi-même fortement ressenti le besoin de poursuivre ce texte avec une certaine crainte. J’ai mis un an et demi à l’écrire, sans compter les réécritures. Souvent, les phrases me venaient au fur et à mesure que j’écrivais, d’autres fois non. Et parmi ces phrases, il y avait des formules qui convenaient mieux que d’autres. Je mettais alors des jours à chercher la bonne formule pour être au plus près de ce que j’essayais d’exprimer. On a souvent l’impression qu’il suffit d’avoir une pensée ou une idée pour parvenir à l’écrire, or non. J’ai toujours le sentiment de manquer de détails quand je raconte une histoire, un fait. Alors je cherche longtemps les mots qu’il faut pour être à la fois dans le détail de la scène, de ce que le personnage voit, ressent, de ce que je souhaite transmettre. J’ai besoin qu’en lisant une seule phrase, le lecteur se dise : « moi aussi, je ressens ça, ça m’évoque des souvenirs d’enfance, des événements qui m’ont marqué dans le temps ». Il y a une identification qui m’intéresse dans l’écriture, me fait vibrer. Quand je lis moi-même, j’aime me dire « je vois très bien ce que la personne veut me dire ».

Quelles sont les parts fictionnelle et biographique de ce livre souvent présenté comme un récit de vie ?

Fatima Daas : Il se trouve que dans la vraie vie, je n’ai ni ce nom, ni cet âge, ni même la sororie que je décris dans le livre. La différence est aussi dans les études que j’ai faites, qui ne sont pas similaires à celles évoquées dans le roman. Il y a plein de choses qui ont été fictionnalisées ou atténuées. Je tenais à ce que le lecteur ne lise pas uniquement de la tristesse, mais aussi de la nuance, de l’humour, de la douceur. Tout ce qui fait qu’on peut supporter la dureté de la vie. Tout est réel dans les émotions (la solitude, la culpabilité, le morcellement) que j’ai pu ressentir, mais les événements que je raconte ne se sont jamais exactement passés de cette manière. Il est toujours important pour moi de retrouver une certaine liberté à travailler la fiction, à la mêler à la réalité.

C’est une relation qui est difficile à nommer, expliquer, car il n’y a aucune équivalence. Elle dépasse tout entendement. Elle est inébranlable, et transcende tout.

Fatima Daas

Justement, vous empruntez comme pseudonyme les nom et prénom du personnage de votre texte. Pourquoi ?

Fatima Daas : Ça répondait à un besoin : celui de me réinventer, de ne pas garder le nom de mon père, de pouvoir me donner une nouvelle identité pour une fois. Ensuite, je me suis dit que je pouvais en jouer pour incarner le personnage, tout en préservant ma vie privée. Certains ont cru que c’était moi alors que ce n’est pas le cas. Je n’ai pas changé de nom dans la vraie vie. Je n’ai pas l’impression de m’octroyer une autre vie. Il était simplement question de me réinventer.

La religion occupe une place importante dans votre livre. Quel est votre rapport à l’islam ?

Fatima Daas : C’est une relation qui est difficile à nommer, expliquer, car il n’y a aucune équivalence. Elle dépasse tout entendement. Elle est inébranlable, et transcende tout.

Écrit en fragments, votre ouvrage emprunte au Coran et au rap…

Fatima Daas : Il y a des influences qu’on n’arrive pas à nommer, et pourtant qui nous aident à écrire. Bien sûr, il y a les versets du Coran, cette façon un peu poétique de répéter la même phrase pour renforcer le sens, mais aussi tout ce que je vois, écoute, notamment du rap où il y a un côté direct, politique, revendicateur, punchline, coléreux, qui me plaît. Je m’inspire aussi de la peinture et je trouve que ce qui me relie à la peinture, c’est la délicatesse, la précision du geste, du rythme de la phrase, du mot, que je peux chercher pendant longtemps pour voir comment elle sonne. Pour les fragments, même si c’est quelque chose qui est venu progressivement dans mon écriture, j’ai désormais tendance à écrire ainsi. Je pense que ça m’a beaucoup aidé pour écrire La Petite dernière. J’avais un besoin urgent de hurler, de crier, de dire les choses rapidement, non pas avec des longues phrases, mais avec des mots concis, directs.

Beaucoup de personnes accèdent difficilement à la littérature parce qu’elles ont l’impression que ça ne leur parle pas, que c’est trop compliqué, très éloigné de leurs réalités.

Fatima Daas

Comment avez-vous fait pour conserver votre texte en l’état durant l’édition ?

Fatima Daas : C’est très difficile d’être dans ce milieu littéraire français qui est très scolaire, très normé. Quand on est nouveau, on a du mal à trouver directement sa place, à se sentir libre et armé pour faire ce que l’on veut. Il y a certaines exigences à respecter pour pouvoir être admis. J’ai conscience de ne pas correspondre aux critères et je m’en fiche. Ce que j’adore, ce sont les échanges que j’ai avec mon lectorat. Des adolescentes me disent souvent dans les lycées : « Madame, j’ai adoré vous lire parce que c’est facile à comprendre, vous n’utilisez pas de mots compliqués ». Je crois que la littérature, c’est aussi de retranscrire à l’écrit la façon dont parlent les gens. Beaucoup de personnes accèdent difficilement à la littérature parce qu’elles ont l’impression que ça ne leur parle pas, que c’est trop compliqué, très éloigné de leurs réalités. Il faut mettre fin à cette idée même si ça doit prendre du temps, de l’énergie.

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Le livre a-t-il été bien accueilli dans les cénacles littéraires ?

Fatima Daas : La publication de ce livre a été une expérience très forte. Ça me donne envie de continuer à écrire, de partager ma littérature avec d’autres personnes. J’ai reçu des critiques très élogieuses dans les festivals concernant mon style d’écriture et les thèmes que j’aborde. Au niveau médiatique, les choses ont été un peu compliquées. J’ai eu la sensation de devoir constamment me justifier, d’être sans cesse amenée sur d’autres sujets. Je n’ai pas eu beaucoup de critiques littéraires, même négatives. Les choses tournaient autour de mes déclarations, de quelques phrases contenues dans le livre, qui ont été mal interprétées. C’était décevant parce que d’autres auteurs n’ont pas eu le même traitement. Je sais de quoi il s’agit aujourd’hui. Quand on arrive dans ce milieu et qu’on publie son premier roman à 25 ans, ce n’est pas évident de devoir affronter ça. En France, il y a souvent cette tendance à mettre les gens dans une case, à leur faire dire certaines choses et s’ils s’y refusent, on les sermonne avec une forme de condescendance, de paternalisme en les taxant de tout, y compris d’homophobie dans mon cas, ce qui est absurde. Je remarque une différence avec les autres pays où j’ai pu promouvoir le livre après sa traduction. Que ce soit en Angleterre ou en Espagne, l’accueil a été différent. Personne ne me sermonne ni ne me réprimande sur la raison qui m’a poussée à interroger l’homosexualité comme un péché. D’en parler comme elle est dans les religions. Moi, je ne le vis pas comme un péché, sinon, je n’aurais pas écrit ce livre. Je pense qu’il y a eu un problème avec le fait de porter une parole différente, qui jusqu’à récemment n’avait pas lieu d’être.

Les retours diffèrent chez les lecteurs. Il y a des personnes qui ont eu l’impression de lire une histoire qui leur manquait, qui coïncidait avec leur réalité, un personnage avec lequel ils étaient en empathie. Certains ont aussi adoré cette formule qui revient au début de chaque chapitre, d’autres n’ont pas aimé les anaphores qu’ils considèrent comme redondantes. Au niveau vestimentaire, j’ai eu droit à quelques remarques désagréables puisque je m’habille exactement comme avant. Je m’étais promis de rester la même et de ne changer ni ma manière d’être, ni ma manière de parler ou de m’asseoir. J’avais besoin d’être dans la même intégrité qu’avant, car la parution du livre n’a rien changé à ma vie. Je n’ai pas la sensation d’appartenir à une autre classe sociale.

Virginie Despentes a une écriture directe, très engagée, très forte. Une sorte de coup de poing qui me plaît.

Fatima Daas

Quels sont les livres et auteurs qui vous ont permis de vous construire ?

Fatima Daas : Il y a Celui qui est digne d’être aimé, le livre d’Abdellah Taïa, qui m’a fait énormément de bien. Je me suis beaucoup reconnu dans ce qu’il raconte. Je n’avais jamais lu un livre où on parlait de ce que je suis avec une écriture sensible, franche, directe. C’est un livre qui a été fondateur. Il y a King Kong Théorie de Despentes qui m’a fait réfléchir sur le féminisme à un moment où j’avais besoin de comprendre ou je me situais, si c’était obligatoire ou non de ne pas être ancré dans un modèle de féminité absolu. Virginie Despentes a une écriture directe, très engagée, très forte. Une sorte de coup de poing qui me plaît. Il y a aussi eu Les années d’Annie Ernaux, qui aborde la passion amoureuse. Il y a quelque chose de l’ordre de la domination qu’elle apporte qui est très fort, permet à tout un chacun de s’identifier, même s’il s’agit d’un récit d’amour hétérosexuel. Ce sont des écritures que j’ai rencontrées à un moment déterminant. Il y avait surtout un besoin d’identification que je n’avais trouvé nulle part ailleurs, mais que j’ai trouvé chez ces auteurs et Marguerite Duras.

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Ces auteurs ont tous un rapport spécifique aux langues (refus de la langue classique, académique…) Quel est le vôtre ?

Fatima Daas : L’arabe est une langue qui m’a été transmise par mes parents, c’est aussi ma langue même si j’ai conscience de ne pas le maîtriser suffisamment. C’est une langue à laquelle je tiens beaucoup, elle m’a bercée pendant toute mon enfance et mon adolescence. Le français est la langue que j’utilise quotidiennement, avec laquelle j’écris. C’est une langue très riche qu’il faut utiliser en tenant compte de son évolution. Il faut la tordre, la remodeler. Ce n’est pas quelque chose de figé. Je me débrouille aussi en espagnol et en anglais, mais je n’ai pas une pratique régulière de ces langues.

Je ne pense pas que l’écriture soit innée. C’est quelque chose qu’on rencontre parce que, à un moment donné, on en a besoin

Fatima Daas

Deux ans après la parution de votre livre écrit dans le cadre d’un master de création littéraire, diriez-vous que la littérature s’apprend ou que l’acte d’écrire est inné ?

Fatima Daas : Je pense que l’écriture ne s’apprend pas. Le master n’a pas la volonté de nous apprendre à écrire, mais de nous aider à trouver ce qu’on a envie d’écrire. Je me suis inscrit à ce master parce que j’avais besoin de rigueur, de temps, pour me concentrer pendant deux ans à l’écriture. Pour autant, je ne pense pas que l’écriture soit innée. C’est quelque chose qu’on rencontre parce que, à un moment donné, on en a besoin. Tout le monde peut le faire à certains degrés. Certains pendant toute une vie, d’autres pendant une ou deux années. C’est quelque chose qui est à la portée de tous.

Sur quel support écrivez-vous ?

Fatima Daas : Je prends souvent des notes sur mon téléphone lorsque j’ai des idées, puis je les retranscris à l’ordinateur qui est mon principal support d’écriture, j’écris mal à la main. Et lorsque j’écris, j’ai toujours besoin d’entendre mon texte. Je fais très attention au rythme, aux sonorités. Je n’écris jamais quelque chose de très suivi. Je vais commencer par écrire un fragment de texte, puis continuer sur un autre ensuite. La difficulté, c’est de revenir sur ce que j’ai déjà écrit et d’essayer de faire des liens avec le reste. Il y a aussi un travail de réécriture continuelle.

J’ai besoin d’une littérature qui prend la parole, dit des choses essentielles, donne à voir de la nuance, me fait mettre des mots sur des choses que je n’arrive pas toujours à nommer.

Fatima Daas

Comment qualifierez-vous votre travail littéraire ?

Fatima Daas : Je dirais un monologue, une prise de parole publique, un travail de puzzle, de reconstitution de sa vie et de ses identités. Une manière précise de trouver la bonne formule, la bonne pièce à combiner avec telle autre pièce.

Un dernier mot sur la littérature ?

Fatima Daas : La littérature doit mettre l’accent sur des choses réelles. Je préfère lire des textes engagés que des histoires qui ne m’apprendront rien sur le monde. Ça ne m’intéresse pas. J’ai besoin d’une littérature qui prend la parole, dit des choses essentielles, donne à voir de la nuance, me fait mettre des mots sur des choses que je n’arrive pas toujours à nommer.

Peut-elle pour autant tout dire ?

Fatima Daas : Je ne sais pas si elle peut tout exprimer, mais elle exprime beaucoup de choses.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui ont envie de se lancer en littérature ?

Fatima Daas : Je pense qu’il faut se rapprocher de ce qu’on aimerait dire, de ce qui nous a manqué comme histoires quand on était jeunes ou qui nous manque encore aujourd’hui. Il faut essayer d’être proche de ce qui est important de dire aux gens quelle que soit la société dans laquelle on vit. Essayer de trouver un lectorat qui pourrait accompagner cette expérience. L’écriture est quelque chose de très solitaire. C’est mieux quand on a des lecteurs, des moments de partage.

Fasséry Kamissoko